13 avril 1807
Charles Martineau voit le jour le 17 février 1772 au Luc de Saint Martin de Sanzay, près de Thouars. Après la prise de Thouars par les Vendéens en mai 1793, les armées de la jeune république ont repris position en nord Poitou. Mais face aux attaques des forces de la coalition, le manque d’hommes est manifeste au sein des troupes françaises. Le II brumaire de l’an II (23 octobre 1793), le jeune Charles Martineau est enrôlé volontaire dans le bataillon de réquisition de Thouars, puis dans le 2ème bataillon de Rhône & Loire le 6 prairial suivant (25 mai 1794).
Quelques semaines plus tard, lors du combat de Platzberg, Martineau est blessé d’un coup de feu à la tête. Cela n’entame en rien son engagement militaire. Il est de toutes les batailles des armées de l’Ouest, du Rhin, d’Helvétie, du Midi et accompagne le général Bonaparte en Italie.
Nommé caporal, on le retrouve sur le champ de bataille de Wohlereau en Suisse, le 27 thermidor an VII (14 août 1799). Entouré par un peloton de cavalerie ennemi, il refuse de se rendre, continue de se défendre avec le plus grand courage et tue trois assaillants. Il reçoit vingt-deux coups de sabre et reste douze heures, parmi les morts, sur le champ de bataille.
En récompense de sa bravoure, il est nommé sergent puis sous-lieutenant. Napoléon le fait officier de la Légion d’honneur au printemps 1804.
Soutien infaillible de l’Empereur, Charles Martineau est de toutes les batailles de la Grande Armée. C’est ainsi qu’on le retrouve en Pologne au début de l’année 1807, alors que le grade de lieutenant vient de lui être attribué. Dans la lutte qui oppose la France aux armées russes et prussiennes, l’ancien royaume de Pologne représente effectivement un enjeu capital. Napoléon décide en février 1807 d’assiéger la ville portuaire de Dantzig (Gdansk), tant pour sa position stratégique que pour les ressources dont elle dispose. C’est au maréchal Leclerc que l’Empereur confie la marche des opérations. Le siège de Dantzig démarre le 19 février 1807.
Avec ses hommes, Charles Martineau est au cœur des combats. Mais le 13 avril, il est tué d’un coup de canon. Il faudra attendre encore un mois avant que la ville ne capitule. Les assiégés ont perdu 11 000 hommes quand les pertes françaises ne s’élèvent qu’à 400 morts.
Le maréchal Leclerc, titré duc de Dantzig, rentrera à Paris auréolé de gloire, retrouvant son épouse, la fameuse « madame Sans-gêne » immortalisé plus tard dans la pièce de théâtre de Victorien Sardou.
Le thouarsais Charles Martineau, lui, fait partie de la longue liste des morts pour l’Empire…
SHAAPT
BP 17
79100 thouars