Société d'Histoire, d'Archéologie et des Arts du Pays Thouarsais

Dans les premiers mois de l’année 1975, les thouarsais amoureux des animaux sont en émoi ! Le maire, M. Raymond Vouhé, a pris un arrêté municipal visant la capture des chiens et des chats errants. Un poste de « capteur » est même envisagé. Ce « capteur » sera chargé de piéger les animaux divaguant sur la voie publique. S’il est habile, il percevra 50Frs pour un chat et 100Frs pour un chien. Face au tollé provoqué par la décision municipale, le maire rappelle qu’un arrêté municipal contre les animaux errants avait déjà été pris en 1956 et qu’une directive préfectorale de 1972 va dans le même sens. Les associations de protection des animaux montent au créneau, dénonçant « l’inhumanité » de la procédure qui prévoit la mort des animaux récupérés s’ils ne sont pas réclamés par leurs maîtres.

Ayant eu vent de la fronde locale, l’équipe du « Petit Rapporteur » décide de consacrer un reportage à l’évènement. Programme phare des années 1970, l’émission sarcastique de Jacques Martin et ses acolytes faisait les beaux dimanches de TF1.

Le 16 mars 1975, multipliant jeux de mots et autres calembours, Stéphane Collaro expose le sujet et évoque le projet d’emploi de « capteur de chiens et chats » imaginé par la commune de Thouars. Le reportage donne la parole au maire, M. Vouhé, mais aussi aux défenseurs des animaux représentés par une vieille figure locale, Jacques Gélusseau, dit Jacques du Thouet, qui se fend d’une chanson de son cru sur le sort cruel réservé aux animaux de notre cité.

Sous les rires gentiment moqueurs de Jacques Martin, Piem, Pierre Desproges, Daniel Prevost et Pierre Bonte, le reportage se termine par une pancarte « A bas Thouars » encadrée par deux chiens aboyant à la mort.

Au fil des semaines, la tension retomba, le projet de « capteur » fut abandonné et les chiens et chats thouarsais continuèrent à couler des jours heureux….