Société d'Histoire, d'Archéologie et des Arts du Pays Thouarsais

Largement relayée par la presse de l’époque, l’invention du cinématographe en 1895 se diffuse très rapidement en province grâce à des forains et des photographes. Ainsi, moins d’un an après les premières projections des frères Lumière à Paris, une représentation d’images animées est proposée à la salle des fêtes de Thouars, installée dans la mairie, par Charles Arambourou. Photographe à Chatellerault, celui-ci a sillonne le Poitou avec son héliocinégraphe. Conçu et breveté par les ingénieurs Perret et Lacroix, l’héliocinégraphe présente un double système de prise de vue et de projection. Facile à déplacer et simple d’utilisation, il permet la propagation du cinéma dans les campagnes. Arambarou a bien saisi l’engouement pour les « tableaux d’images animées » et, moyennant un droit d’entrée, propose des séances dans de nombreuses communes de la région pour faire découvrir cette nouvelle attraction. Sa venue est annoncée avec enthousiasme dans la presse locale pour le 21 novembre 1896. Le programme promet plusieurs films courts dont « La danse serpentine » et « le dessinateur Épatant », réalisés par Georges Méliès, et « L’arrivée d’un train en gare » avec des bruits diffusés par un phonographe. C’est alors la première projection cinématographique dans le département des Deux-Sèvres. Le succès dépasse les espérances de notre projectionniste ambulant et l’on doit refuser du monde à la représentation. Charles Arambarou revient à Thouars pour une autre représentation le 18 décembre 1896. Le succès est là encore au rendez-vous. Depuis, le cinéma a largement trouvé sa place en Thouarsais.

Visuel : musée de Chatellerault