27 novembre 1753
Mathurin Delagarde voit le jour dans une famille de la bonne bourgeoisie thouarsaise. L’un de ses aïeux fut maitre-chirurgien dans la cité. Son père le rêve médecin mais le jeune Mathurin a des envies d’aventure et s’engage dans la marine royale où sa bravoure et son courage sont salués par ses supérieurs.
Officier d'infanterie, il est nommé lieutenant de frégate en 1779. L’année suivante, il est à bord du Neptune, commandé par le Chevalier de Ternay. Ce navire, qui convoie les troupes de Rochambeau pour porter assistante aux insurgés de la Guerre d’Indépendance américaine, est pris dans un combat au large des Bermudes, le 20 juin 1780, contre la marine anglaise. Deux ans plus tard, lors de la bataille de Saint Christophe, au large des Antilles, son vaisseau à soixante-quatorze canons, l’Hector, est violemment endommagé. Delagarde, lui, est blessé et fait prisonnier. Libéré, il fera d’autres campagnes sur les mers du globe avant de tomber malade au Cap, en Afrique du Sud. Revenu en France, il épouse une jeune thouarsaise, Françoise Caffin, en octobre 1784, en l’église Saint Laon. Mis à la retraite avec une demi-solde, on le retrouve officier des classes à Saumur en 1791.
Mais sa fidélité au Roi l’empêche d’adhérer aux idées révolutionnaires. Il émigre et repart pour de nouvelles aventures ! Il accompagne l’Armée des Princes à l’étranger, notamment aux Pays-Bas, où il a la confiance des frères de Louis XVI qui lui confient plusieurs missions pour lesquelles il sillonne l’Europe, de Londres à Saint Pétersbourg. Il est aussi un agent de liaison entre les comtes d’Artois et de Provence et les chefs de l’Armée Catholique et Royale qui combattent en Vendée contre les troupes républicaines. Ses engagements vis-à-vis de la Couronne lui valent d’être nommé Chevalier de l’Ordre de Saint Louis en 1796.
Revenu en Thouarsais sous l’Empire, où sa famille vit toujours, il s’installe au manoir de Belleville sur la commune de Sainte-Verge et s’implique dans la loge maçonnique locale. Devenu régisseur du château et des terres d’Argenton-Château, il l’acquiert lui-même en 1808. Monté sur le trône à la chute de Napoléon, Louis XVIII accorde à Mathieu Delagarde une pension de 24000 francs en récompense de ses services.
Lors des Cent Jours, qui voit l’empereur déchu tenter de reprendre le pouvoir, la Vendée se soulève à nouveau. Mathurin Delagarde accompagne ce mouvement spontané et reprend les armes. Mais ses forces le lâchent et il meurt à Mauléon le 17 juin 1815.
Retrouvez l’article relatif à Mathurin Delagarde public par Jean-Daniel Amaglio dans le bulletin n°15 de la SHAAPT
SHAAPT
BP 17
79100 thouars