Société d'Histoire, d'Archéologie et des Arts du Pays Thouarsais

Son nom reste associé à l’influence protestante en terre poitevine comme sur le royaume de France.

Née à Anvers en 1580, Charlotte-Brabantine est la cinquième fille de Guillaume d’Orange, prince de Nassau. Elle a deux ans quand meurt sa mère et quatre ans lorsque son père, dit Guillaume le Taciturne, calviniste convaincu et instigateur de l’indépendance des Pays-Bas, est assassiné.

Elevée par sa belle-mère, Louise de Coligny, les deux femmes arrivent à Paris en 1594. Cette dernière organise le mariage de la jeune fille avec Claude de La Trémoille, duc de Thouars, lui-même protestant convaincu. Le contrat de mariage est signé le 11 mars 1598 à Châtellerault où siège l'assemblée protestante. Quatre enfants naitront de cette union.

Installée à Thouars, Charlotte-Brabantine joue pleinement son rôle de duchesse. Mais, par les liens qu’elle a conservé avec la maison d’Orange, elle tient une place importante sur l’échiquier de la diplomatie protestante française. Perspicace, elle incite son époux à prêter allégeance à Henri IV bien qu’il ait abjuré sa foi protestante, ce qui permet au duc de Thouars de retrouver sa place auprès du roi. Après la mort de Claude de La Trémoille en 1604, Charlotte-Brabantine prend en main la gestion des domaines familiaux. Tout en étant installée à Thouars, la duchesse de la Trémoïlle voyage beaucoup entre le Poitou, Paris et la Bretagne où la famille de la TrémoÏlle est également implantée. Son amitié avec Marie de Médicis, veuve d’Henri IV et mère de Louis XIII aide à la normalisation des liens entre le monarque et le parti protestant. La visite royale de mai 1621 en est la consécration.

Mais la maladie a raison de cette femme de caractère. Retirée en son château de Châteaurenard, elle meurt le 19 août 1631. Dans son « Histoire de Thouars, Berthre de Bourniseaux ecrivit d’elle :

"Cette femme altière faisait tout trembler autour d'elle".