21 mars 2020
Chers amis de la SHAAPT,
Nous vivons actuellement une période complexe et déroutante.
Pourtant, la France, comme les autres pays, n’en est pas à son premier épisode épidémique. Parfois nous oublions, mais l’Histoire est là pour nous rappeler que l’humanité a toujours su traverser ces grandes catastrophes sanitaires.
Sur le Thouarsais aussi, les siècles passés furent jalonnés d’épidémies. Les chroniques du temps nous rappellent que la peste fit des ravages entre 1484 et 1489 et, en décembre 1485, le chartrier du château de Thouars garde trace de l’absence pendant plusieurs mois du substitut du procureur du roi, ayant quitté la ville face à la mortalité galopante.
Un autre épisode de peste est stipulé en 1514.
En 1711, les registres de la paroisse Saint Médard mentionnent pour cette année-là plus de 180 décès consécutifs à des maladies épidémiques.
En 1832, c’est le choléra qui ravage la région. Dans une lettre conservée aux archives de Poitiers, le recteur donne diverses consignes au principal du collège Saint Louis, installé alors au château, pour freiner la pandémie.
Enfin, nous ne passerons pas sous silence la grippe espagnole qui, aux derniers mois du premier conflit mondial, décime la population mondiale. A Thouars, le registre des décès dus à cette épidémie est éloquent. En 1918, le nombre de décès à Thouars explose avec plus de 310 morts contre 164 en moyenne sur les cinq années précédentes. 42% de ces décès se concentrent à l’automne 1918, soit lors du pic de cette grippe dite « espagnole ». Si l’ensemble de la population thouarsaise est concernée, les personnels de l’administration pénitentiaire et les détenus de la maison de force sont les premières victimes.
Et pourtant, à chaque fois, les hommes et les femmes ont su se relever !
N’oublions pas aussi que chaque épidémie apporta son lot de solutions :
ü la protection complète du corps et le masque imaginée par Charles de Lorme, premier médecin de Louis XIII, qui conçoit, en 1619, un costume protecteur de la tête aux pieds, sur le modèle de l'armure du soldat.
ü le confinement, comme c’est le cas pour de la ville de Marseille lors de la grande peste de 1720 alors qu’un dispositif de quarantaine prévu sur l’ile Sainte Marguerite n’avait pas été respecté par le navire Saint Antoine et dont l’équipage contamina toute la ville et au-delà la province.
ü la solution hydroalcoolique, formulée en 1976 par William Griffith, à l'hôpital de Fribourg, et toujours préconisée.
Si nous pouvons nous réjouir d’avoir reçu en legs de cette longue histoire des moyens de lutte contre les épidémies, et si nous conservons également le souvenir des peines et des drames qu’elles ont causés, faisons preuve de solidarité et de responsabilité pour que l’Histoire retienne de la triste période que nous vivons, le souvenir d’une population unie dans l’adversité, soudée et encore plus fraternelle. Et bien sûr, les jours meilleurs viendront…
Les activités de la SHAAPT sont bien évidemment suspendues jusqu’à nouvel ordre. Profitez du temps libre qui s’impose à certain d’entre vous pour le remplir de culture et de connaissances… une bonne occasion de lire ou relire des livres d’Histoire. Ils sont les meilleurs compagnons d’un futur radieux. Bon courage à tous.
Bien cordialement
Damien Cocard
Président de la SHAAPT
SHAAPT
BP 17
79100 thouars