Société d'Histoire, d'Archéologie et des Arts du Pays Thouarsais

L’intervention française au Mexique reste sans doute la pire erreur du règne de Napoléon III. Lors de l’indépendance du Mexique en 1821, la France a prêté 3 millions de francs. Quand Napoléon III monte sur le trône, le prêt n’a pas été remboursé, la situation politique du pays s’est aggravée et les Etats-Unis lorgnent de plus en plus sur le Mexique, porte de l’Amérique du sud. Dès lors, en 1862, les puissances maritimes que sont la France, l’Espagne et le Royaume-Uni décident de reprendre pied au Mexique en installant un nouveau régime. L’archiduc Maximilien d’Autriche, frère de l’empereur François-Joseph et beau-frère de Sissi, est sollicité. Aux côtés de son épouse Charlotte, il devient empereur du Mexique en juillet 1863. Pour pacifier le pays, des troupes françaises ont été envoyées depuis plusieurs mois au Mexique. Des milliers de soldats français font preuve de bravoure lors des combats contre les troupes du président Juarez. Celui-ci, peu enclin à laisser sa place, a trouvé des renforts avec les mercenaires envoyés par les Etats-Unis qui déjouent tous les plans du général Bazaine. La situation s’enlise. Parmi tous les soldats français, Intéressons-nous à Jules Kelbel. Né à Metz en 1834, il a laissé en France son épouse Célina Merlin, dont les parents sont Thouarsais.

Après bien des aléas, le régime impérial mexicain est renversé et l’empereur Maximilien est exécuté le 19 juin 1867 à Mexico. Jules Kelbel et les troupes françaises ont abandonné le Mexique depuis le mois de février.

Décoré de la médaille du Mexique, Jules Kelbel finira sa vie à Thouars où il meurt en 1896, gardant sans doute en mémoire ses années mexicaines. Il est enterré au cimetière de la Madeleine.

Visuel : « L’exécution de Maximilien » par Edouard Manet – 1869 (Kunsthalle de Mannheim)