11 janvier 1895
Comme la quasi-totalité du vignoble français, le Thouarsais ne fut pas épargné par le phylloxera, ce puceron parasite de la vigne. Paradoxalement, l’insecte aurait été introduit en France par des bateaux venus du sud des Etats-Unis, important des végétaux censés lutter contre une autre maladie de la vigne, l’oïdium.
Apparu en France dès 1863, le phylloxera envahit la France en quinze ans avant de s’étendre et dévorer littéralement le vignoble européen.
Cette crise entraine la disparition du vignoble dans plusieurs régions, notamment en Ile de France.
Le parasite est repéré dans les vignes de notre région en 1882. Le Thouarsais, depuis toujours considéré comme une terre de vin, subit la crise, comme toutes les régions viticoles françaises. Ceux qui s’étaient spécialisés dans la viticulture courent à la ruine.
La production française de vin en France passe ainsi de 84 millions d’hectolitres en 1877 à 23 millions en 1889.
Tout comme l’insecte tueur était venu d’Amérique du nord, c’est aussi de là que vient la solution. Les scientifiques s’aperçoivent que les plants de vigne américains sont résistants aux pucerons. En les greffant aux ceps européens, l’action du phylloxera est anéantie.
Fort de cette découverte, le gouvernement français accorde des exonérations fiscales pour le renouvellement des vignobles. Les agriculteurs qui avaient abandonné la vigne reprennent espoir et adoptent ce nouveau procédé.
Le vendredi 11 janvier 1895, les viticulteurs thouarsais se réunissent en grandes pompes pour un concours de greffages au cours duquel des diplômes d’encouragement sont remis. Au-delà du « coup de com’ » que fut cette réunion, la date est symbolique car elle marque réellement la renaissance du vignoble local. Réputés depuis des siècles, mentionnés dans les écrits de Rabelais, servis à la table des rois de France, les vins d’Anjou du Thouarsais allaient pouvoir entamer leur nouvelle vie.
Visuel d’illustration
SHAAPT
BP 17
79100 thouars