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16 décembre 1871

Les Communards emprisonnés à Thouars

Après la défaite de Napoléon III à Sedan le 1er septembre 1870, le Second Empire s’écroule et les Prussiens entrent dans Paris. Se sentant trahis par le nouveau gouvernement républicain qu’ils jugent trop conciliants avec la Prusse et face à une situation sanitaire et économique catastrophique née de la famine crée par le siège militaire de l’occupant, les Parisiens des quartiers populaires décident de se soulever. Mais Adolphe Thiers, chef du pouvoir exécutif, sous la pression d’une assemblée législative à majorité monarchiste souhaitant tourner la page de la guerre franco-prussienne pour relancer l’économie française, veut désarmer les Parisiens et mettre hors service les canons stockés dans plusieurs points de la capitale. Le 18 mars 1871, la population de Montmartre s’oppose à l’avancée des troupes et, au prix de nombreux morts de part et d’autre, parvient à déjouer le plan du gouvernement qui, dépassé par la révolte populaire, se réfugie à Versailles. Ainsi nait la Commune de Paris.

 

Dès lors, pendant 72 jours va s’organiser une insurrection révolutionnaire dont le but est d’assurer la gestion des affaires publiques, dans un cadre municipal et sans recours à l'État.

Charles Delescluzes, Jules Bergeret ou Louise Michel font partie des grands noms du mouvement tout comme Jean-Baptiste Clément, dont la chanson « Le temps des cerises » est reprise par tous les Communards. Mais à l’issue de « la semaine sanglante », la Commune est écrasée par les Versaillais, le 28 mai 1871.

Dès lors, les Communards sont arrêtés et emprisonnés.

Le 16 décembre 1871, le ministre de la Guerre, Ernest Courtot de Cissey, décrète que les insurgés seront regroupés sur plusieurs sites pénitentiaires dont Belle-Ile, Landerneau, Saint Brieuc et Thouars. Jusqu’alors collège privé, l’ancien château des Ducs de la Trémoïlle est réhabilité en maison de force et accueille ses premiers prisonniers en novembre 1873. Parmi eux, Jean Trohel, membre du Comité central de la Commune qui avait ordonné l’arrestation de l’archevêque de Paris, Georges Darboy, exécuté quelques jours plus tard.

La Commune de Paris trouvera écho dans plusieurs grandes villes de France mais aussi dans les possessions coloniales d’Algérie. Ainsi, les révoltes kabyles du printemps 1871 procèdent-elles du même mécontentement que celui des Communards. A ce titre, une grande partie des révoltés algériens sont-ils aussi emprisonnés à Thouars, au côté des Communards parisiens.

Ils seront plusieurs centaines de Communards à occuper les geôles thouarsaises jusqu’à l’amnistie de 1878.

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