Société d'Histoire, d'Archéologie et des Arts du Pays Thouarsais

Le 24 octobre 1903, le général Louis André, ministre de la Guerre, arrive en gare de Thouars. Il est reçu par les autorités de la ville avec tous les honneurs dus à son rang.

Nommé ministre en 1900 par Waldeck-Rousseau puis dans le gouvernement d’Emile Combes, Louis André a procédé à de profondes réformes dans l’armée française. Ardent défenseur du capitaine Dreyfus, il a encouragé la reconnaissance de l’innocence du militaire déchu alors même que nombre de gradés avaient pris position contre Dreyfus.

Lors de son passage à Thouars, le général André est au faîte de sa carrière. Il reste quelques heures dans la cité et repart vers Bressuire où il inaugure le monument aux morts de la guerre de 1870.

Mais bientôt un scandale va ternir l’image du militaire respecté et reconnu. Républicain convaincu et franc-maçon, Louis André est poussé par le Grand Orient de France à élaborer un système de hiérarchie parallèle mettant en avant les orientations religieuses et politiques des gradés de l’armée française. Ceux qui auraient des velléités monarchiques ou seraient des catholiques ardents seraient exclus des promotions. Alors que le second Empire est encore dans toutes les mémoires et que les orléanistes réclament l’abrogation de la loi d’exil, espérant au retour d’un roi, la République a besoin d’une armée acquise à ses idées. Avérée ou non, « L’affaire des fiches » appelée aussi « affaire des casseroles » poussera le général André à la démission en novembre 1904, neuf ans avant sa mort.