01 avril 1832
Alors que nous vivons à l’heure du Coronavirus, rappelons-nous que l’Histoire fut jalonnée d’épidémies dont l’homme a toujours su se relever.
Intéressons-nous au printemps 1832, funeste pour la France.
Déclaré en Asie dès 1817, le choléra circule d’abord en Orient et en Afrique du Nord par les pèlerins de la Mecque avant d’atteindre Moscou en 1830. Dès lors, c’est toute l’Europe qui va être contaminée. A Paris, quelques victimes sont déclarées dès l’été 1831 mais c’est six mois plus tard que l’épidémie prend de l’ampleur en France, particulièrement sur l’est et le sud du territoire.
Très vite, des mesures sont envisagées pour enrayer la propagation de la maladie.
Le 1er avril 1832, le recteur de l’académie de Poitiers écrit à tous les responsables d’établissements scolaires.
Le principal du collège Saint Louis, installé dans le château de Thouars, est destinataire d’une lettre aujourd’hui conservée aux archives régionales.
Le recteur insiste sur l’hygiène corporel mais aussi sur l’entretien des bâtiments : « le réfectoire doit être aéré afin que les miasmes ne puissent y séjourner. Tous les ustensiles de cuisine doivent être nettoyés et étamés fréquemment. Les latrines doivent être lavées plusieurs fois par jour ».
Insistant sur l’importance pour les élèves de se laver les mains et la figure au lever et de changer régulièrement leur linge, le recteur rappelle aussi que les lits des dortoirs doivent être séparés d’au moins trois pieds (environ 1m). « Les vases de lit doivent être lavés avec soin en dehors et en dedans » précise-t-il.
Sur trois pages, ce courrier donne de nombreux conseils de bon sens. Le recteur termine par ces mots au principal du collège : « Vous êtes le mentor, le gardien, le père de vos élèves. Donnez aux familles toutes les garanties que vous êtes vraiment digne de la mission qui vous est confié ».
L’épidémie de choléra dura jusqu’en septembre, faisant environ 100 000 morts en France, dont plus de 18 000 sur la capitale. Dans notre région, peu de victimes furent dénombrées. Dans une lettre datée du 14 mai 1832, Berthre de Bourniseaux écrit : « Le choléra a envahi notre département et il en est sorti. Personne ne le craint parce que l’on a confiance en Dieu et que l'on a pour maxime : Vouloir ce que Dieu veut est l'unique science qui nous met en repos."…
visuel : archives régionales
SHAAPT
BP 17
79100 thouars