12 juin 1925
Depuis 1921, la guerre du Rif voit s’opposer les troupes espagnoles aux tribus berbères du nord du Maroc. A partir de 1925, la France entre dans le conflit. Les richesses minières de cette région d’Afrique du Nord sont convoitées par les puissances coloniales. Face à elles, les chefs de tribus souhaitent imposer leur pouvoir sur cette zone.
D’abord limitées à de simples exactions, le conflit s’est envenimé au point que la France et l’Espagne doivent envoyer des troupes militaires pour contrer les opposants. L’opposant Abd El-Krim parvient à créer une république du Rif regroupant diverses tribus pour mobiliser des forces face aux soldats française et espagnole auxquels se joignent quelques unités britanniques.
En France, la grande majorité de la population et la presse en général soutiennent l’action du gouvernement. Seul le Parti Communiste s’y oppose et cherche à faire entendre sa voix.
A Thouars, le 12 juin 1925, la section locale du PC souhaite organiser une manifestation sur la voie publique pour dénoncer la présence française au Maroc. Les communistes thouarsais se sont assurés de la participation à leurs côtés du bouillonnant député communiste du Nord, Auguste Desoblin. Le meeting doit se tenir place Lavault.
Mais au dernier moment, prétextant une menace à l’ordre public, le préfet Régnault interdit la manifestation. Les communistes thouarsais ne pourront pas dénoncer publiquement la guerre du Rif.
En septembre 1925, le débarquement d’Al Hoceima met fin à ce conflit. Abd El-Krim est emprisonné sur l’île de la Réunion. Cette victoire des troupes coloniales permet à la France de maintenir son influence sur le Protectorat marocain, tant culturelle qu’économique, et de confirmer son soutien au sultan Moulay Youssef dont le fils, lord de l’indépendance du Maroc en 1956, deviendra le roi Mohamed V.
Visuel : caricature parue dans « L’Humanité » en 1925, relative à la guerre de Rif
SHAAPT
BP 17
79100 thouars