22 juillet 1789
La prise de la Bastille, le 14 juillet 1789, est rapidement connue dans le royaume de France, donnant lieu à de nombreuses rumeurs. Des informations alarmistes et contradictoires sur la situation à Versailles se répandent comme un feu de paille. Dans les provinces, on raconte que les aristocrates et la garde royale ont pris les armes pour mater la rébellion parisienne. On évoque même une «Saint-Barthélemy des patriotes»!
Dans les campagnes où sévit la disette, conséquence des mauvaises récoltes, on raconte que des bandes de brigands, enrôlés par les nobles, sèment la terreur dans les villages. Partout, on s’alarme, le tocsin sonne, les paysans s’arment, des milices villageoises sont formées Dès lors, châteaux et manoirs sont attaqués et pillés et on brûle les vieilles chartes dans lesquelles sont consignés les droits féodaux.
Dans le registre paroissial qu’il consigne à la fin de cette année 1789, le curé de Rigné, près de Thouars, l’abbé Imbert, raconte les évènements de l’été. On y apprend ainsi que le 22 juillet 1789, l’information court que des révoltes spontanées ont lieu en divers endroits et que des rassemblements populaires se sont formés. L’abbé Imbert écrit « Le 22 juillet, il y a eu une commotion générale dans cette province et dans la province voisine, à peu près à la même heure, à deux heures de l’après-midi, on a annoncé que des brigands saccageaient, pillaient les villes et les châteaux. On a pris des cocardes, on a formé des comités. ».
Cette panique collective restera dans l’Histoire sous le nom de « La Grande peur de l’été 1789».
SHAAPT
BP 17
79100 thouars