07 octobre 1822
Le 24 février, Thouars était le point de départ d’une conspiration contre le pouvoir royal connue sous le nom d’Affaire Berton, en référence au général qui en avait pris la tête.
Mal préparée, cette conspiration se révéla être un fiasco. Mais le gouvernement de Louis XVIII souhaita faire de cette affaire un exemple et le procès mené à Poitiers fut très médiatisé. A ce titre, le sort de Berton était scellé d’avance. Il est exécuté à Poitiers le 5 octobre 1822. Mais il fallait trouver d’autres coupables… Lors du procès, les Thouarsais Jaglin et Saugé furent des boucs émissaires idéaux.
Huissier de justice originaire de Niort, Saugé était arrivé à Thouars dans le courant de l’année 1820. Peu d’informations subsistent à son sujet si ce n’est qu’il fut divorcé deux fois comme le rapporte l’accusateur public lors du procès.
Saugé vivait près de la place Saint Médard où sa maison est toujours visible, dans la rue qui porte son nom. C’est là qu’il hébergea Berton.
Quant à François Jaglin, on peut estimer qu’en février 1822, il fut au mauvais moment au mauvais endroit. Sans doute un peu naïf, pensant même que le mouvement populaire mis en place à Thouars était favorable au roi, il accepta de porter le drapeau tricolore en tête du cortège. Arrivés à Saumur, face à l’échec du mouvement, les conspirateurs se dispersèrent précipitamment. Mais Jaglin et Saugé furent arrêtés et jugés à Poitiers, en même temps que Berton. Malgré leur défense sincère, ils allaient subir le même sort.
Deux jours après la mort de Berton, au matin du 7 octobre 1822, la place Saint Médard bruit d’une agitation inhabituelle. La guillotine a été dressée devant l’église. En ce jour d’automne, on exécute Guillaume Saugé et François Jaglin. Lorsque les deux condamnés arrivent, le silence se fait. Les deux Thouarsais sont connus de leurs concitoyens et chacun sait que leur rôle dans l’Affaire a été minime. Saugé monte le premier à l’échafaud. Avant que le couperet tombe, la foule l’entend s’écrier : « Vive la République » !
Quant à François Jaglin, lui qui avait pensé soutenir la cause royale lors de l’insurrection de février et dépassé par le rôle qu’on lui avait fait jouer en lui tendant le drapeau tricolore, il meurt en criant « Vive le Roi ».
A l'occasion du bicentenaire de l'Affaire Berton, en partenariat avec l'Université Inter-âges, la SHAAPT proposera une conférence animée par l'historien Jean-Marie Augustin, le samedi 19 novembre à 15h.
Ce même jour, en soirée, la SHAAPT proposera également une lecture théâtralisée des minutes du procès Berton.
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