11 mai 1793
Au printemps 1793, alors que la France est en pleine Révolution, dans l’ouest, l’Armée catholique et royale vole de victoires en victoires face à des troupes républicaines désordonnées. Le 3 mai, Bressuire est aux mains des insurgés et le 5 mai 1793, c’est la ville de Thouars qui voit flotter le drapeau blanc de la royauté.
Menés par le général Quétineau, les soldats de la République n’ont pu contrer l’avancée des Blancs. Ces derniers, en nombre supérieur, menés par d’Elbée, Lescure et la Rochejaquelein, ont pris de plus en plus d’assurance. Le succès de la bataille de Thouars représente déjà pour eux la route de Saumur, de Tours puis de Paris !
A la Convention nationale, on tremble. La reddition de Thouars sonne comme un échec cuisant. Le procès-verbal de la séance du 11 mai témoigne de l’impact que représente la prise de Thouars, considérée comme un avertissement sérieux. Le représentant du Maine & Loire déclare : « L’épouvante glace tous les esprits ! ».
Il faut dès lors trouver un coupable, le général Quétineau le paiera de sa tête.
Mais il faut aussi montrer que le sacrifice n’a pas été vain. Le commissaire Tallien écrit :
« Tandis que Quétineau et l’armée qu’il commandait se sont lâchement rendus, les intrépides Marseillais ont, seuls, combattu jusqu’à la dernière extrémité ; il n’en est resté que six. ».
Formée des volontaires du Midi aux premières heures de la Révolution, cette troupe dite des Marseillais est envoyée en différentes régions françaises au gré des troubles. Au printemps 1793, nombre d’entre eux sont dans l’Ouest avec les soldats de la République.
Face à la défaite de la bataille de Thouars, la Convention veut faire un exemple. Dans un décret en date du 11 mai 1793, elle décerne une mention honorable aux Marseillais et stipule que « dès que la ville de Thouars sera restituée aux pouvoirs de la République, il y sera élevé un monument en mémoire des Marseillais qui ont péri en la défendant contre les rebelles ».
Finalement, le rapport militaire établira que les Marseillais n’avaient pas pris part aux combats de Thouars. La plupart d’entre eux, suite à l’échec des troupes républicaines à Bressuire, deux jours avant, avaient déserté pour se réfugier à Parthenay ou à Poitiers.
Dès lors, le projet de monument commémoratif à Thouars n’avait plus lieu d’être…
Visuel : © Ministère de la Culture (France), Médiathèque de l'architecture et du patrimoine
SHAAPT
BP 17
79100 thouars