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24 février 1822

Berton et la conspiration de Thouars

Dans la mouvance des Carbonari, Chevaliers de la Liberté et autres groupes secrets hostiles au durcissement de la politique de Louis XVIII, le général Berton prend la tête d’une conspiration, le 24 février 1822, à Thouars. Originaire des Ardennes, soldat dans les armées de l’Empire, Berton s’est rapproché des conjurés de Nantes, Rennes, Angers et Le Mans. A cette époque, on estime que près de 30 000 membres de tous horizons font partie de ces sociétés secrètes disséminées sur l’ensemble de la France, cherchant à renverser le régime. L’homme de lettres Benjamin Constant et le général Lafayette sont les plus renommés.

Le 17 février, à Saumur se tient une réunion rassemblant une quarantaine d’hommes représentant l’Ouest de la France. On décide de monter une opération d’envergure avec la complicité des élèves de l’école d’équitation de Saumur et des troupes en garnison. On décide que Thouars sera le point de départ de cette conspiration qui après Saumur et Tours gagnera Paris, siège du pouvoir royal.

Le 24 février 1822, au petit matin, quelques 150 personnes issues du Bocage, de la Gâtine se regroupent place St Médard, à l’appel du tocsin. Des Thouarsais se joignent aussi à l’aventure, plus de façon inopinée que par réelle adhésion au projet, tels Saugé et Jaglin.

Le maire est réveillé en sursaut et arrêté, des armes sont distribuées, des ordres sont données, les notables mis hors d’état de nuire.

Mais bien vite, Berton s’avère un piètre commandant. Il se perd dans des considérations et des formalités. On prend du retard.

L’équipée quitte néanmoins la ville en direction de Saumur. Le général Berton avait annoncé des renforts en cours de route. On ne les verra pas.

Attendue en début d’après-midi à Saumur, la troupe n’y arrive qu’à la nuit tombée et déjà les rangs sont clairsemés. Prévenus de cette conspiration, les gendarmes qui gardent les accès sur la Loire ne se laissent pas émouvoir par la harangue de Berton qui se voir contraint de fuir.

Arrêté quelques jours plus tard, il sera jugé et exécuté à Poitiers à l’automne suivant. Saugé et Jaglin subiront le même sort à Thouars.

Mal préparée, la conspiration de Thouars était vouée à l’échec. « L’affaire Berton » comme on l’appelle encore fait néanmoins partie de l’Histoire locale. Elle entre dans cette grande vague de mécontentement liée à la position ultra des monarchistes, à la progression des idées républicaines et à la nostalgie bonapartiste née de la mort de Napoléon en 1821. D’autres conspirations de ce type verront le jour sans plus de succès, notamment à Belfort ou encore sur la côte Atlantique avec l’arrestation des « 4 sergents de la Rochelle ».

Malgré le côté rocambolesque et amateuriste de la conspiration de Thouars, « l’Affaire Berton » annonce néanmoins la chute des Bourbons quelques années plus tard.

 

Visuel tiré de « Histoire populaire contemporaine de la France » par Charles Lahure – Ed. Hachette 1864

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